5/26/2011

Christine Lagarde pourrait succéder à Domique Strauss-Kahn au Fmi

Au premier abord, on pourrait croire à un gag : imposer un Français à la tête du Fonds monétaire international… Mais il s’agit d’une femme. Et pas n’importe laquelle. Mentionnée comme possible successeur de Dominique Strauss-Kahn avant le scandale, Christine Lagarde fait figure de quasi-favorite côté européen. Avec de forts appuis américains, japonais et de certains pays émergents. « D’ici au 10 juin, l’Union européenne, plus gros contributeur financier du Fonds, devra présenter un candidat unique. A ce jour, plus de la moitié des 27 pays membres se sont déjà prononcés pour elle », calcule un expert de Bruxelles. Angela Merkel – qui a renoncé à présenter des Allemands – et George Osborne, le ministre des Finances britannique, ont pris son parti. La ministre des Finances française accumule les votes de confiance. « Depuis une semaine, elle reçoit des appels personnels, l’assurant d’autres soutiens, souligne un familier de Bercy. Du Brésil, de plusieurs pays arabes importants, du Japon.»Cette montée en puissance s’explique par son parcours. Christine Lagarde a géré la crise depuis 2007. « C’est une habituée des réunions internationales, rompue à des négociations ardues », raconte un membre de l’équipe allemande. De sauvetages bancaires à la crise de l’euro, aucun dossier brûlant ne lui est étranger. Ensuite, cette ancienne avocate, qui fut patronne de Baker & McKenzie, l’un des grands cabinets mondiaux, sait manier humour, sarcasme, diplomatie et « retourner » un public hostile. Un atout aux Etats-Unis, où elle a vécu de longues années. « Certains caciques de l’UMP qui l’ont décrite comme une DRH un peu potiche en sont pour leurs frais », se réjouit un proche. Enfin, elle entretient d’excellentes relations avec Timothy Geithner, secrétaire d’Etat américain au Trésor. A son passif, outre son passeport, le G20 sous présidence française. Un sujet crucial pour Nicolas Sarkozy, alors que l’organisation du G20, avec deux échéances en octobre et novembre, est placée sous l’autorité de la patronne de Bercy. Son absence compliquerait la tâche du président. Autre handicap, l’omniprésence française au FMI dans les cinquante dernières années, avec quatre anciens directeurs généraux, dont DSK. Enfin, « l’affaire Tapie », évoquée par des politiques de tous bords, d’Eva Joly à Marine Le Pen. « Côté pénal, elle ne risque rien », affirme un juriste averti du dossier. Peut-être, mais la simple évocation d’une convocation au tribunal, fût-il la Cour de justice de la République, pourrait en refroidir plus d’un. Même si pour l’instant personne n’y fait allusion hors de nos frontières. Elle-même a jugé, le 23 mai, « très prématurée » la discussion sur sa nomination. Sachant que dans ce climat, toute gaffe pourrait lui être fatale.

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